Assimi Goïta

Assimi Goïta, né en , est un militaire et homme d’État malien.

Il est président du Comité national pour le salut du peuple du  au  et chef de l’État du Mali du  au , à la suite d’un coup d’État, puis vice-président de la Transition à partir du . Étant demeuré l’homme fort du pays, il reprend officiellement la tête du Mali en mai 2021, à la suite d’un nouveau putsch.

Biographie

Origine et formation

Assimi Goïta naît en 19831, fils d’un officier des forces armées maliennes2, il est formé dans les académies militaires du Mali et fréquente notamment le prytanée militaire de Kati et l’école militaire interarmes de Koulikoro3.

Carrière militaire

Il dirige les forces spéciales maliennes dans le centre du pays avec le grade de colonel. Il est ainsi confronté à l’insurrection djihadiste au Mali4.

Dirigeant du pays

Assimi Goïta est, avec Ismaël Wagué, Malick Diaw et Sadio Camara, Modibo Kone l’un des organisateurs du coup d’État de 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keïta. Le 19 août 2020, il est désigné président du Comité national pour le salut du peuple5.

Le 24 août 2020, l’acte fondamental adopté par le CNSP fait de lui de facto le chef de l’État du Mali6.

La communauté internationale refuse qu’il prenne la tête de la transition ou le droit de succéder au président de transition à désigner, même s’il quitte l’armée7. Il est finalement désigné vice-président de la Transition le 21 septembre 20208. Le serment d’investiture a lieu le 25 septembre 20209,10. Toutefois, c’est Assimi Goïta qui demeure le dirigeant de facto du pays11.

Admirateur de l’ancien président burkinabé Thomas Sankara, il rencontre[Quand ?][pourquoi ?] l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings12.

Le , peu après l’annonce d’un second gouvernement conduit par Moctar Ouane se caractérisant par la mise à l’écart de deux membres de l’ex-CNSP (les colonels Koné et Camara), Bah N’Daw, le Premier ministre et le ministre de la Défense sont interpelés puis conduits sous escorte militaire à Kati13,14. Le lendemain, le colonel Assimi Goïta annonce avoir « démis de leurs prérogatives » le président et le Premier ministre, qu’il accuse de « sabotage » de la transition, leur reprochant d’avoir formé un nouveau gouvernement sans se concerter avec lui14, alors que la charte de la transition lui confère un droit de regard sur le choix du ministre de la Défense et celui de la Sécurité, anciennement occupés par ses alliés Camara et Koné15.

Avec ce coup d’État, et « jusqu’à nouvel ordre », Assimi Goïta devient président de la Transition par intérim16,17. Le 28 mai, constatant la vacance à la présidence, la Cour constitutionnelle le déclare président de la Transition par succession constitutionnelle jusqu’au terme de la période transitoire18. Rapidement, il tend la main à l’Union nationale des travailleurs du Mali, qui organise des grèves19.

Le 28 mai, il annonce que la fonction de Premier ministre reviendra à la coalition d’opposition Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Celui-ci désigne son chef, Choguel Kokalla Maïga, pour prendre la tête du gouvernement, ce qui est effectif le 7 juin, après la prestation de serment de Goïta à la Cour suprême20,21.

En juillet 2021, deux personnes tentent de poignarder Assimi Goïta à la Grande Mosquée de Bamako, durant l’Aïd al-Adha, après la cérémonie et alors que l’imam se dirigeait vers la sortie du lieu de culte pour égorger le mouton. Le dirigeant n’est pas blessé22.

En décembre 2021, à l’issue des « Assises nationales pour la refondation », qui proposent de prolonger la transition de six mois à cinq ans pour mener des réformes politiques, Assimi Goïta annonce qu’il souhaite prolonger de cinq ans la transition. Il suggère ainsi de tenir le référendum constitutionnel en janvier 2024, les élections législatives et sénatoriales en novembre 2025 et une élection présidentielle en décembre 202623. Cette proposition est discutée lors du sommet extraordinaire de la CEDEAO du 9 janvier suivant24. À l’issue de celui-ci, l’organisation, qui rejette également une proposition d’une transition de quatre ans, décide la fermeture des frontières avec le Mali, le rappel des ambassadeurs et un blocus économique25.

Le 21 février, la charte de la transition est effectivement amendée pour prolonger la durée de la transition pour une durée indéterminée maximale de cinq ans. Par ailleurs, Assimi Goïta est inéligible à la prochaine présidentielle, sauf s’il démissionne de ses fonctions. Enfin, le président du CNT devient le successeur constitutionnel du président de la Transition26,27,28.

Le 21 août 2022, il nomme Abdoulaye Maïga, premier ministre par intérim pour remplacer Choguel Kokalla Maïga, hospitalisé depuis le 10 août 202229.

Une enquête d’opinion réalisée en 2023 par la fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung indique qu’une très large majorité de citoyens maliens se déclarent satisfaits du régime de transition présidé par Assimi Goïta30.

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